Activités
générales en matière d’enseignement, de recherche, et d’administration de ce
secteur.
De 1991 à 1999, j'ai dirigé
l'ESGT (école d'ingénieurs en formation initiale normale) et l'Institut de Topométrie
au sein du CNAM. J'ai y trouvé beaucoup à faire (il n'avait pas de directeur
permanent depuis 12 ans, le personnel était en quantité très insuffisante, et
ses relations institutionnelles n’étaient pas satisfaisantes), réorganisé
complètement la scolarité des élèves, aménagé la fermeture en 1994 de
l'Institut de Topométrie (formation continue devenue formation initiale vers
1970 et qui n'avait plus de raison d'être dans la nouvelle structure
nationale), et corrélativement ouvert davantage l'ESGT (effectifs passant de
35 à 80 élèves par promotion). J'ai alors refondu le système de recrutement
de l'Ecole (vers les DEUG, les CPGE, et les BTS), et après avoir recréé une
concertation permanente avec les groupements professionnels, le CNAM et le
Ministère de l'Éducation Nationale, réorganisé complètement tout le
dispositif de formation initiale des géomètres français.
En 1997, après une décision
prise en 1995 par le Ministre, j'ai assuré complètement la délocalisation
de l'ESGT depuis ses locaux d'Evry vers des locaux neufs au Mans. Parmi
les difficultés considérables, particulièrement aggravées par une situation
administrative complexe et souvent peu cohérente, ainsi que par l'effectif de
personnels permanents beaucoup trop faible pour une école de cette taille, il
y a le changement de la totalité de l'équipe technique et administrative de
l'école qui a été synchrone du déménagement durant l'été 1997. Les actions
administratives du CNAM m'ont mis alors dans une situation telle que je ne
pouvais plus poursuivre mes activités à l'ESGT, et c'est ainsi qu'en 1999,
une fois le redémarrage de l'école bien assuré, j'ai accepté la proposition
de l'IGN d'encadrement simultané du Service de Géodésie et Nivellement et du
LAREG (laboratoire de recherches en géodésie) pour reprendre une vie
professionnelle plus normale.
En 1992 j'ai mis sur pied la formation de techniciens
restituteurs-photogrammètres qui manquait en France (le CFTRP) à l'ESGT
(ensuite mutualisé avec l'ENSG, ceci avec le soutien du Conseil Général de
l'Ile-De-France), puis j'ai impulsé et largement participé en 1999 et 2000 à
la conception du nouveau Mastère Spécialisé « Photogrammétrie
Numérique », devenu depuis « Photogrammétrie, Positionnement et
Mesures de Déformations » de l'ENSG, initialement prévu sous la tutelle
du CNAM. En 1996, j'ai conçu avec le concours de deux autres écoles (l'ENSG
de l'IGN et l'Ecole Nationale du Cadastre de la Direction Générale des Impôts
[DGI]) le Mastère Spécialisé : "Aménagements Fonciers et Systèmes
Cadastraux". Ce Mastère a été un succès dès sa première année, il a
formé pendant une décennie des experts pour l'exportation du savoir-faire
foncier et cadastral français. Les complications de mise en route ont été
essentiellement liées à la difficulté de faire travailler ensemble des
administrations aussi différentes que la DGI, l'Équipement ainsi que des
universitaires d'origines très diverses, mais l'étiquette fédératrice du CNAM
a permis de résoudre les innombrables problèmes relationnels entre ces
entités qui à cette époque se connaissaient mal et s'appréciaient de façons
diverses.
En
1997, j'ai mis en place, après plusieurs années de discussions préliminaires,
une nouvelle école d'ingénieurs au Liban (ESGT-Liban), au sein de
l'Université Libanaise, comme Centre Associé du CNAM. Cette école autonome
qui a fonctionné sans financements français a été un prolongement de l'ESGT,
et a porté le rayonnement du secteur professionnel des sciences géographiques
françaises dans le Proche-Orient pendant plus d’une décennie.
Dès
ma nomination à l'IGN en octobre 99 comme Chef de Service de Géodésie et
Nivellement (SGN) et Directeur du Laboratoire de recherches en Géodésie
(LAREG), j'ai complètement réorganisé la production du SGN, qui était à mes
yeux mal adaptée aux besoins nationaux et évoluait beaucoup trop lentement.
En concertation avec les différents groupes professionnels j'ai rédigé et
fait approuver par l’IGN un Schéma Directeur de Géodésie et Nivellement en
janvier 2000, puis j'ai mis au point le principe d'un procédé complètement
nouveau pour entretenir le réseau national de nivellement (NGF) à partir de
mesures GPS (le NIVAG, nivellement assisté par GPS, devenu depuis ERNIT), en
décembre 2000. Ce nouvel outil a divisé environ par 25 le coût de l'entretien
du NGF, et a permis de remettre en place une maintenance d'excellent niveau
de ce réseau très utilisé et très important (plus de 400 000 repères). Cette
phase de mon travail m'a amené à effectuer une intense activité de formation
et de communication, tant au sein de l'IGN qu'auprès des différentes
instances professionnelles françaises et internationales. À cette occasion
j'ai donc investi beaucoup de temps à expliquer les enjeux de la géodésie et
son importance (scientifique et économique) nationale, très largement ignorée.
J'ai également participé très activement au groupe de travail du CNIG qui a
préparé les textes réglementaires destinés à remplacer l'arrêté de janvier 80
sur la précision des levers, ceci étant ensuite formalisé par l’arrêté du
16.09.2003.
J'ai également, après de
nombreuses concertations avec différents groupes de recherche français et
étrangers, redéfini les axes de recherche du LAREG (qui entre autres est
responsable de la définition et de l'entretien du référentiel géodésique
mondial, l'ITRF), et commencé des démarches pour rapprocher ce laboratoire
d'autres unités de recherche ayant des objets voisins.
Le CNES m'a invité
pendant 15 ans à participer à son groupe de conseil scientifique TAOB (Terre
Atmosphère Océan Biosphère) : j’ai été en effet dans la communauté des
sciences de la Terre l’un des scientifiques ayant une connaissance
approfondie des technologies spatiales. J’ai ainsi été PI ("Principal
Investigator" ou chercheur principal) sur le concept de satellite
pour la volcanologie SVO, puis pour la Roue Interférométrique (concept
d'essaim de micro-satellites radar passifs associés à un satellite radar
actif, imaginé par le CNES, permettant entre autres de produire un MNT
mondial très précis). J’ai été également associé depuis 1998 (en tant qu'expert
universitaire externe en imagerie spatiale et numérique) au projet Pléiades
du CNES d'observation de la Terre.
De même l'IRD m'a invité
à être son conseil en matière spatiale entre 2002 et 2005.
C'est dans cette même logique
que le CNES et l'INSU m'ont chargé en 1994 de procéder à une synthèse
des recherches menées en géodésie et des priorités de la communauté française
concernée. De 2008 à 2012, j’ai été membre de la commission des services nationaux d'observation de l'INSU.
J’ai représenté la France à la Fédération
Internationale des Géomètres, dont j'ai présidé deux groupes de travail.
Cette participation a été très utile car la communauté française des
géomètres a été pendant longtemps presque complètement absente de la scène
internationale, et j'en étais alors un des seuls partenaires universitaires.
Mon activité au sein de la FIG a connu une activité extrême en 2002-2003
puisque nous avons alors organisé le congrès annuel dans les locaux de l'ENSG
(avril 2003), dans des conditions assez délicates (faible préavis très bref,
de un an au lieu de quatre normalement, conditions internationales
difficiles), en collaboration serrée avec l'OGE : j'ai été responsable de
facto de l'organisation, qui n'a pas connu de problème grave.
J’ai assuré de 2003 à 2008 la
fonction de Directeur Exécutif du GRGS (groupe de recherches en
géodésie spatiale, 110 chercheurs en France, dont j'avais auparavant présidé
de Comité d'évaluation entre 1997-2000).
De 2002 à 2012 j'ai assuré la
Présidence de l'AFT (association française de topographie, environ 700
membres) et jusqu'à 2008, j'ai été à ce titre administrateur d'AFIGEO. J'y ai
animé le remaniement des activités de la revue "xyz", afin
de redynamiser cet important outil de communication technique de la communauté
française. Depuis 2012, je suis président honoraire de l’AFT.
De 2012 à 2018, j’ai été
responsable en Suisse de l’orientation Géomatique du Master MIT (filière de
formation des géomètres en vue du brevet fédéral), et depuis 2015,
responsable de la filière Géomatique au sein de la HEIG-VD, formation des
ingénieurs au niveau Bachelor pour la Suisse romande.
Depuis 2016, je préside
l’association IGSO (Ingénieurs Géomètres de Suisse Occidentale) qui regroupe
les géomètres brevetés des cantons de Vaud et Genève.
Depuis 2017 je co-préside le
challenge MALIN de la DGA et de l’ANR.
Enseignement
Mes activités d'enseignement
ont longtemps été centrées sur les lasers et l'étude de la propagation des
ondes électromagnétiques dans l'atmosphère (cours au CNAM, à l'ENSTA, à l'ESTP,
à l'ESGT et à l'ENSG) et la Géodésie. Depuis 2000 j'ai assuré seulement un
enseignement de Géodésie à l'école doctorale "dynamique des systèmes
gravitationnels, mécanique céleste" (Observatoire de Paris), et diverses
interventions dans le domaine de la Photogrammétrie et de l'imagerie
numérique ainsi qu'en Géodésie (p. ex. mastère CNS de l'ENAC, interventions
ponctuelles à l'École Centrale et à l'X, ou au Mastère Spécialisé PPMD de
l’ENSG). Depuis 2011, j’enseigne les approfondissements de techniques en
géomatique au Master MIT (géodésie, photogrammétrie, topométrie), et quelques
éléments de géodésie dans le cursus de Bachelor en Géomatique de la HEIG-VD.
Ces deux formations sont actuellement les seules de ce domaine pour la Suisse
romande, depuis le retrait de l’EPFL de ce secteur.
Éléments de base de mes activités de publication et de recherche.
Je me suis beaucoup impliqué en
matière de vulgarisation depuis 1992 (revues "Géomètre" et
"xyz", les deux principales revues professionnelles
françaises, dont je suis membre des comités de rédaction), et j'ai dirigé la
rédaction en 1999 et 2000 d'un traité de Photogrammétrie Numérique avec
Yves Egels : de cet ouvrage édité simultanément chez un éditeur anglais
(qui a commandé l'ouvrage) et un éditeur français (afin que les étudiants et
les spécialistes français puissent avoir accès à cette matière trop peu
connue), j'ai écrit moi-même près de 25 %, traduit près de 90 % (en
général français vers anglais, mais aussi l'inverse) et, surtout, assuré la
cohérence (20 autres co-auteurs) et la relecture voire la réécriture de
nombreuses sections. Il ne s'agit pas d'une collection d'articles, mais d'une
monographie dont le plan et la matière ont été fixés dès le départ avec les
auteurs, et qui représentait en 2001 un bon état des lieux en la matière.
Par ailleurs, j'ai publié de
nombreux articles dans des revues scientifiques et suis titulaire de trois
brevets ; c'est tout ceci qui m'a permis d'être accepté au concours de
recrutement des Professeurs des Universités en 1991.
Mes sujets de recherche ont été
de deux natures, complémentaires d'ailleurs :
A/
- Etude géodésiques : (1) déformations de l'écorce terrestre afin de
mieux comprendre la tectonique globale actuelle et le comportement mécanique
des plaques lithosphériques, mais aussi les mécanismes précurseurs des
séismes et des éruptions volcaniques. (2) études approfondies de la
propagation des ondes lumineuses et des ondes radio dans l'atmosphère,
domaine très important pour la géodésie et la photogrammétrie et assez peu
connu.
B/
- Développements instrumentaux pour mesurer ces déformations, surtout
en géodésie spatiale et en imagerie numérique.
Dans la rubrique A/ j'ai
organisé de nombreuses missions scientifiques, à Djibouti (zone de rift
émergé) avec l'IPGP, en travers du golfe de Californie au Mexique avec Paris
VI, en Indonésie avec l'Université d'Orsay, aux Philippines, en Chine (étude
des glissements de terrains dans les lœss de la province de Gansu, programme
CEE en liaison avec quatre autres laboratoires en Europe). De plus, j'ai été
l'un des responsables du projet GEODYSSEA de la CE signé en 1994 (dirigé par
X. Le Pichon de l'ENS) de mesure directe des mouvements tectoniques dans le
Sud-Est Asiatique, depuis l'Australie au Japon et de l'Inde en Papouasie
Nouvelle-Guinée, par géodésie GPS à grand maillage (45 points dont le
mouvement actuel a été déterminé avec une extraordinaire précision). Ce
projet majeur a permis de comprendre enfin la cinématique détaillée de la
zone tectonique la plus complexe du globe, où s'affrontent trois plaques
(Asie, Australie, Pacifique).
Dans la rubrique B/, j'ai créé
le Laboratoire OEMI (Opto Electronique et Micro Informatique) à l'IGN en
1984 pour pouvoir développer l'instrumentation nécessaire à la géodésie et
plus généralement à l'IGN et aux chercheurs français :
-
Études et réalisation du Georan II, appareil de mesure de distances de
très haute précision à deux lasers, de 1982 à 1988 (collaboration avec le
laboratoire d'optique appliquée de l'X-ENSTA), ce qui m'a valu le 1er
prix de l'instrumentation géographique (AFIGEO) en 1991.
-
Études
instrumentales en matière de VLBI (interférométrie non connectée
employée en radioastronomie) : développement d'un synthétiseur numérique de
fréquences pour les oscillateurs locaux d'une station de réception de
radioastronomie, de 1985 à 1989 (collaboration avec l'Observatoire de Paris).
-
J'ai conçu, avec Francis Pierron de l'OCA, la station de
télémétrie laser sur satellites ultra-mobile (SLUM), et dirigé
sa réalisation entre 1988 et 1993, avec le soutien du CNES, de l'IGN, de
l'Observatoire de la Côte d'Azur et de l'INSU. La SLUM (avec un nom
évidemment différent en anglais : FTLRS
) est de loin la station laser la plus
compacte et la plus économique jamais réalisée ; elle a donné ses
premiers résultats en Novembre 1992 et a été perfectionnée depuis lors. Sa
première mission pleinement opérationnelle (calibration de l'altimètre de
Topex-Poséidon) date de 1996. Ceci m'a valu le prix Verdaguer de
l'Académie des Sciences 2001. Au delà de ces développements, de
nombreuses études ont été menées sur divers aspects de la télémétrie laser
sur satellites (voir les articles en pdf, en particuliers ceux publiés lors
de symposiums consacrés à cette technique : Annapolis en 1992, Canberra en
1994, Shanghai en 1996 et Deggendorf en 1998). Ces recherches ont traité de
plusieurs aspects critiques de cette technologie : les réflecteurs, les
méthodes de chronométrie, l'étude des biais, préconisant dès 1998 la
méthodologie proposée désormais industriellement en télémétrie laser
aéroportée, l'enregistrement complet de l'écho en vue d'un post traitement
élaboré (méthode publiée actuellement sous le nom de Full Waveform).

-
Étude et réalisation d'un prototype (1990-1998) pour une méthode
nouvelle de télémétrie laser aéroportée en champ large (TAMS), destinée à
mesurer les mouvements verticaux du sol (un fort soutien de sociétés
pétrolières a été obtenu pour son développement) avec une précision meilleure
que 1 mm. Cette méthode a fait l'objet de tests sur l'avion de
recherches atmosphériques et de télédétection (ARAT) en 1998, 1999 et 2000
avec le soutien du CNRS et de l'IGN.
-
Développement dès 1993, dans le cadre ESGT, d'avions télécommandés
afin d'explorer la prise de vues aériennes à bon marché ou d'autres levés
environnementaux et géophysiques (magnétisme, gravimétrie).
-
Développement, dans le cadre HEIG-VD, de la corrélation diachronique
d’images pour mesurer les déformations d’ouvrages d’art, ainsi que d’une
méthode permettant l’étalonnage des mires de nivellement à codes-barres avec
un interféromètre laser.
Mes activités de recherche
m'ont amené à diriger jusqu'ici près de 20 thèses, et à siéger dans une
soixantaine de jurys de thèses ou d’habilitation à diriger des recherches,
généralement comme rapporteur.
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